Compagnie de théâtre inventée à Poitiers, Brasse Brouillon aime entremêler le quotidien et l’imaginaire dans l’espace public. Ce mélange s’exprime à travers des personnages attachants, jamais tout à fait à leur place.
EDITO……–……SPECTACLES
EDITO
Quelle joie de donner la parole à celles et ceux qui ont croisé notre route, qui nous ont accompagnés, qui nous ont fait rire, qui nous ont fait avancer.
Les éditos sont des textes libres, comme autant de regards personnels pour présenter Brasse Brouillon.
EDITO # 3 - par Bernard Le Magoarou
Bernard Le Magoarou est administrateur du Centre des Monuments Nationaux pour les Tours de La Rochelle, l’Abbaye de Charroux, la Maison de Georges Clémenceau à St-Vincent-Sur-Jard et le site gallo-romain de Sanxay.
Faire entrer les arts de la rue dans un monument national, c’est plus qu’une gageure c’est un projet un peu fou et définitivement « hors des clous ». C’est pourtant à ce pari que Sur le pont-CNAREP Nouvelle-Aquitaine a voulu associer le Centre des monuments nationaux-Tours de La Rochelle.
Je dois bien avouer que c’est avec circonspection que nous avons donné suite à cette proposition qui bousculait nos habitudes. Puis ce fut la rencontre avec la compagnie Brasse Brouillon et là nous avons su que cette étrange idée allait devenir un formidable projet !
C’est toujours surprenant lorsque l’alchimie se fait, tout d’un coup, entre des saltimbanques et une vénérable institution vieille de plus d’un siècle mais les monuments nationaux se doivent de vivre dans leur siècle, et Marina et Arnaud y sont pleinement ancrés avec poésie et drôlerie.
Ce projet, qui ne devait être que pour les tours de La Rochelle, devint, en quelques minutes, aussi celui de la Maison de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard, de l’abbaye de Charroux et du site gallo-romain de Sanxay.
Avec l’équipe des tours nous leur avons laissé carte blanche avec comme seul impératif que le spectacle se fasse en extérieur pour répondre aux impératifs sanitaires nés de la pandémie, que ce soit drôle et que les visiteurs apprennent en s’amusant.
C’est ainsi que sont nés Madame Béatrice et Monsieur Paul, mais aussi Madame Sylvie et le petit Alexandre qui ont su durant tout l’été faire découvrir les monuments du Centre des monuments nationaux d’une autre façon à nos visiteurs.
Alors merci à vous de ce formidable projet et de cette formidable réussite qui j’en suis certain continuera à vivre dans les mois à venir dans d’autres monuments de notre réseau.
PS : Embrassez de notre part Béatrice, Paul, Sylvie, Antoine et tous les autres et dites-leur que nous les attendons au spatioport !
Archives
Edito # 1, par Thibaud Rouet. Auteur et comédien, il a participé avec Anne Henry, Mathilde Laglaine et Arnaud Ladjadj à la première création de Brasse Brouillon, qui n’était encore qu’un projet un peu fou d’étudiants, en 2007 : La place pour quatre.
« Ce qui anime un comédien est complexe. D’autant plus lorsque celui-ci joue son propre texte. Une fois le spectacle joué, il faut trouver une énergie semblable ou nouvelle pour ré-éditer sa performance à la hauteur de ce qu’on attend de nous, voire la dépasser. Je me rappelle en jouant pour Brasse Brouillon que cette question m’est tombée dessus un soir de première. Après s’être mutuellement félicités, un spectateur est venu nous demander quand nous rejouerions la pièce. Moi-même et les trois autres comédiens nous nous sommes regardés, muets. Déjà heureux d’une réussite, nous n’avions pas prévu de dates ultérieures.
Depuis la compagnie s’est professionnalisée, mais plus que la représentation, c’est le sentiment de création qui continue de dominer. L’idée que chaque spectacle a son histoire, possède sa place, et que chaque date réalisée doit se savourer en tant que telle. C’est ce qui donne la force aujourd’hui de proposer des projets toujours singuliers et adaptés à l’environnement. Et c’est ce qui fait que les souvenirs partagés des spectacles précédents sont toujours chargés de détails pour le spectateur comme pour les artistes. Ici rien ne se remplace. Tout nous importe, un rien nous emporte. »
Edito # 2, par Julie Moraine. Co-présidente de Brasse Brouillon, spectatrice aguerrie, son regard et ses conseils font toujours mouche pour orienter le travail de l’équipe. Elle accompagne la création de « Stars d’ici » depuis le tout début, quand l’idée a germé au milieu d’un jardin.
« Un jour, on me demande de devenir co-présidente d’une compagnie. Ce jour-là, on dit oui tout de suite, car cette compagnie, c’est Brasse Brouillon. Jusque là, on a eu l’occasion, de nombreuses fois même, de voir la compagnie à l’oeuvre, on a même eu la chance de voir naître un projet de taille : un spectacle de rue qui mêle vérité et mensonge, un « seul en scène » qui donne à voir plusieurs personnages et nous fait vivre tout ce qu’on adore en tant que spectatrice.
C’est la chance et l’honneur d’être présente à tous les moments de la création. On frémit en entendant le projet d’écriture, on bout d’impatience lorsqu’on assiste à la générale, on rit et on voit les autres rire pendant le spectacle, on applaudit et siffle les hourras à la fin. On jubile d’apprendre les dates de résidence, de spectacles, de festivals. Un projet puis deux puis d’autres, et tous les espoirs d’aujourd’hui tournés vers vers le retour à la scène : à quand ?
Et surtout, c’est le sentiment de participer à quelque chose de plus grand que soi : une aventure qui engage un grand comédien, ses précieux et précieuses alliées, et où s’accomplit un travail phénoménal. Brasse Brouillon écrit, teste, étoffe et raye, ose prendre des risques. Elle performe ! Elle joue. Et vient le moment où chaque spectateur et spectatrice qui assiste aux spectacles de la compagnie Brasse Brouillon se dit : allez, jouons ! »